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Principes financiers de base

Lors de la création d’entreprise, la question de l’argent revient très souvent. Cet article aborde cette question dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

On l’entend souvent, démarrer une entreprise demande beaucoup d’argent et n’est pas possible en partant de rien. Or, ce paradigme s’avère être un faux problème. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’argent abonde et il est possible d’en trouver assez aisément.

Le problème des plans d’affaires

Lorsque l’on établit un plan d’affaire, on a tendance à entasser les chiffres pour faire travailler l’argent pour que l’entreprise soit rentable aussi rapidement que possible. Cette pratique pousse finalement à dresser des besoins pour le démarrage d’une entreprise allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros.

De plus, l’expérience montre qu’avec un plan d’affaires seul, aussi rigoureux qu’il soit, aller voir un banquier privé sans autre garantie (caution, hypothèque, …) ne permet jamais d’obtenir un prêt.

Ainsi, démarrer sans argent nécessite de faire preuve de créativité, de sortir des sentiers battus, pour trouver le financement nécessaire.

Les trois types de plans d’affaires

Lorsque l’on observe les plans d’affaires, on en remarque souvent 3 versions : la version réaliste, la version pessimiste et la version optimiste.

La version pessimiste d’un projet n’est pas la version réaliste diminuée de 30% comme on l’observe souvent, mais il s’agit simplement de la faillite. Dans ce cas, l’attitude à avoir est d’envisager les portes de sorties, estimer comment minimiser les pertes et les dettes, évaluer ce qui peut être vendu comme le stock.
Ainsi, cette version pessimiste n’est utile que pour envisager les solutions possible si cela ne fonctionne pas.

La version optimiste fait référence en général à la version réaliste maximisée de 10%. On y retrouve souvent des profits faramineux. Or, la vrai version optimiste n’est autre que « the sky is the limit » où le pourcentage de réussite dépasse toute espérance : lorsque l’entreprise décolle d’une façon imprévisible. Les problèmes qui vont se proposer sont alors tout autres que financiers : trop grande croissance, où s’approvisionner, où trouver le personnel, …
Ce problème n’est certainement pas à aborder au démarrage de l’entreprise.

Il nous reste enfin la version réaliste, celle finalement à prendre en considération. Il s’agit de projections que l’on va faire de nos revenus, de nos dépenses, … Or, comme on a pu le voir plus tôt, la réalité vérifie la règle des 222 : ça coûte 2 fois plus cher, pour 2 fois moins de revenus et en 2 fois plus de temps. Il n’y a donc pas de réalisme possible. Pour exemple, on a en tête les prévisions du G20 où les gouvernements (pourtant économiquement stables étant donné qu’ils existent depuis des années) prévoient ce qu’il va se passer dans l’année à venir avec d’énormes erreurs. Comment un pays avec une économie stable depuis des années peut se tromper d’autant, et comment nous, porteurs de projets, pouvons faire des projections réalistes sur des années ?

Ce dont a besoin l’entrepreneur

En terme d’entrepreneuriat, ce qu’il est important pour nous, c’est de savoir de combien d’argent nous avons besoin pour démarrer notre entreprise. Il convient donc de se poser la question de quels chiffres regarder lorsque l’on démarre une entreprise.

L’histoire montre que 70% des projets démarrent avec moins de $1000, et 90% des entreprises démarrent avec moins de $10000. Au state du démarrage de l’entreprise, nous en sommes au niveau de la cellule souche de l’entreprise : tout démarre de là. Pour nourrir un fétus, ça ne demande pas énormément de nourriture (d’argent). Par contre, nourrir un adolescent nécessite beaucoup plus d’investissement. Ainsi, il est important de se rappeler que tout projet peut démarrer avec très peu.

Il n’est pas nécessaire d’avoir une usine pour produire comme il n’est pas nécessaire d’avoir de superbes bureaux pour se lancer dans le conseil. Des solutions existent pour par exemple vendre sans usine, c’est le cas notamment de la sous-traitance.

Comment procéder ?

Le point de départ au financement d’une entreprise est de se poser deux questions :

  • Est-ce que je peux minimiser mes investissements ?
  • Est-ce que je peux minimiser mes coûts fixes ?

Si l’on est capable de minimiser ces coûts fixes et investissements et qu’il ne reste que des coûts variables, il est possible de durer dans le temps beaucoup plus longtemps que l’on avait prévu. A l’inverse, si l’on a des coûts fixes très élevés, si l’on est obligé de faire de gros investissements, il y a fort à parier que la situation nous amène rapidement à la faillite.

Il est donc nécessaire d’être créatif et d’oser faire certains gestes pour minimiser ces coûts fixes et ces investissements.

Le point mort (break even point)

Le point mort illustre cette nécessité. Il s’agit de calculer sur 1 mois, 6 mois, 1 an, …  l’influence des coûts et gains sur le nombre de produits vendus. Deux éléments rentrent donc en compte les coûts fixes et les coûts variables.

Le nombre d’unités correspond aux coûts fixes divisé par le prix de vente unitaire auquel on aura soustrait les frais variables unitaires.

Ainsi, si l’on a aucun coût fixe, le point mort est à 0 et il est possible de perdurer éternellement. Etant donné que ce que les coûts sont liés à ce que l’on vend, si l’on ne vend rien, il ne réside aucun coût.

Ainsi, il apparaît donc nécessaire au début de l’entreprise de réfléchir à comment couper les coûts fixes au maximum.

Où trouver le peu d’argent dont on a besoin pour démarrer ?

La première chose à penser concerne l’épargne personnelle. Une personne qui veut garder son argent et ne pas le dépenser dans son projet a peu de chances de réussir. Cela montre un manque de confiance dans son projet et nuit à la crédibilité. Plus le pourcentage de son épargne que l’on est prêt à mettre est important, et plus nos interlocuteurs seront rassurés quant à la confiance que l’on a dans notre projet.

Le love money : les amis et la famille, ils sont les premières personnes vers qui se tourner ensuite.

Le crowdfounding : de nouveaux outils qui n’existaient pas il y a quelques années sont apparus et permettent de faire appel à des gens qui sont là pour nous aider à démarrer. Avec quelques amis sur les réseaux sociaux, on peut avoir rapidement un petit buzz et qui permettra de générer une somme suffisante pour démarrer.

S’associer : permet de multiplier l’épargne personnelle et le love money. Par ailleurs, s’associer permet d’apporter de nouvelles idées, de nouveaux savoir-faire.

Les subventions : il existe aujourd’hui beaucoup d’organismes pour aider les porteurs de projets à se lancer.

Les bourses et concours : participer à un concours permet souvent de décrocher des fonds pour démarrer dans son entreprise.

Les fournisseurs, les clients : il est possible de demander aux clients de faire un payement d’avance, ou encore de demander aux fournisseurs de nous aider en échange de la signature d’un contrat d’exclusivité.

Les anges financiers (business angels) : ces personnes qui ont de l’argent qui vont apporter leur argent et leurs contacts pour aider la nouvelle entreprise.

Le capital risque permet aussi de lever de l’argent.

Enfin, les banques permettent d’emprunter de l’argent. Par ailleurs, en les abordant en dernier, cela permet de gagner en crédibilité et apporter des garanties sur notre confiance en nous pour démarrer l’entreprise.

 

Guérilla Marketing

A l’image du Guérilleros capable d’arrêter une armée entière avec peu de ressources et d’outils, on assiste aujourd’hui à une sorte de Guérilla Marketing. Le Guérilla Marketing se distingue par son aspect simple, où peu de choses sont faites, mais avec un effet maximum. L’étude que l’on va mener dans cet article prend place dans le cadre du MOOC  Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

Quelques conseils à mettre en oeuvre

A peu de coût, un entrepreneur peut se rendre disponible pour ses clients et améliorer grandement le ressenti de ceux ci par rapport au produit.

Ainsi, le Guérilla Marketing prend son sens dans le service offert aux clients où tout devient service.

Faire des partenariats permet de réduire beaucoup de frais et devient de plus en plus simple. On assiste même à des entreprises concurrentes qui s’associent pour réduire les coûts.

Les relations publiques sont primordiales. L’entrepreneur est la seule personne à s’occuper des relations publiques. Son image est l’image de la société : comment il s’habille, comment il bouge, comment il parle, …

Les témoignages au lancement de l’entreprise sont très importants : obtenir un témoignage client d’une personne influente permet de répondre à toutes les objections.

Tout contact avec un client est un acte de marketing. De même que tout le personnel, tous les employés sont la première force de vente. Par exemple, la réceptionniste est la première personne avec qui le client va avoir à faire.

Les erreurs à ne pas commettre

Mal cibler son marché est la première erreur à ne pas commettre. Il est bien important de cibler au tout début les personnes qui deviendront les accrocs à notre produit.

Beaucoup d’entreprises manquent de flexibilité, par exemple la crêperie qui refuse de servir une crêpe qui n’est pas sur la carte.

Véhiculer un message flou est une autre grosse erreur. Si le message n’est pas clair sur la solution et la façon de l’adapter au besoin.

Se fier aux études de marché est une énorme erreur, si cela fonctionnait, les grosses entreprises ne fonctionneraient que là dessus pour définir leur stratégie.

Croire que le produit se vend tout seul ou être amoureux de sa solution ne permettra jamais de trouver des clients.

Penser que sa clientèle est acquise à l’époque où la clientèle est de plus en plus infidèle ne permettra pas de tenir sur la longueur.

Imiter ses concurrents alors que les clients ne trouvent peut être pas une réponse à leur besoin. Proposer une solution sur une fausse problématique n’apportera aucun client.

Se tromper sur les médias utilisés : la façon de communiquer est aujourd’hui primordiale et se tromper de média est une énorme erreur à ne pas commettre.

La publicité n’est pas le remède à tous nos maux. La publicité coûte cher et n’est pas toujours efficace.

Ne pas écouter ses clients, ne pas avoir d’empathie envers ses clients est probablement la plus grosse erreur à commettre. Compiler les opinions est la seule façon de combler notre clientèle.

 

Le nouveau marketing

Lors de la création d’une entreprise, le marketing est un aspect très important. Cet article explore comment adapter cette discipline lors du démarrage de l’entreprise. Il prend place dans le cadre Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp via l’interview de Jean-Jacques Stréliski.

L’expérience

Aujourd’hui, on ne fait plus de commerce comme c’était le cas il y a quelques années. Même si l’on vend un produit ou un service, l’emballage devient très important. Produit et service ont maintenant tendance à se confondre en une troisième notion : l’expérience. L’expérience est la valeur ajoutée donc on parle ici. Le côté relationnel reprend une dimension primordiale qui a eu tendance à disparaître jusqu’alors. Il est important à noter d’ailleurs que la base de la clientèle est principalement constituée des clients existants et qui reviennent vers l’entreprise. Ainsi, la valeur de l’entreprise est fortement liée à ses clients.

Pour améliorer l’expérience utilisateur, toutes les entreprises ont tendance à en faire de plus en plus : attaché au produit viennent les garanties, les services, la relation après vente, …

Face à cette nouvelle approche des marchés, la concurrence se retrouve partout, n’a aucune règle ni loi, les prix évoluent de façon totalement désordonnée. Il devient donc nécessaire de rester très proche de ses clients.

La relation client

La relation avec ses clients est une des lois fondamentales du commerces, et lorsque l’on parlait de Business To Business ou Business To Customers, on devrait plutôt parler de Human to Human où la relation redevient primordiale, comme aux débuts des échanges commerciaux.

Les échanges commerciaux prennent alors un autre sens, on passe du sens commercial au sens humain.

Du fait que les clients sont constamment sollicités par d’autres, il devient nécessaire de maintenir une relation régulière afin de ne pas le perdre, à l’image du couple où si l’on ne prend pas soin de son conjoint, on risque de le perdre.

Certaines valeurs apparaissent alors comme primordiales :

  • authenticité,
  • sincérité,
  • éthique,
  • transparence,
  • avoir un véritable échange.

La science du commerce évolue ainsi de l’aspect scientifique du marketing vers des notions plus humaines d’échanges, de service, de confiance.

Il devient donc primordial pour le jeune entrepreneur d’observer les consommateurs, d’entamer un dialogue avec eux afin d’incarner l’expérience qu’il cherche à mettre en place.

L’analyse du besoin

Le but de l’entrepreneur est d’anticiper le besoin du futur client. Il est nécessaire d’avoir la discipline d’identifier ce besoin. Dans les marchés riches, la notion de besoin existe en réalité assez peu. On travaille alors sur les notions de désir, d’envie. Le travail du vendeur est de stimuler le désir chez le consommateur.

Ainsi, les produits sont créés aujourd’hui non pas pour répondre à des besoins, mais pour répondre à des désirs. Il est alors nécessaire de travailler sur l’émotionnel et du relationnel.

Le marketing évolue en projetant l’image d’appartenance à un groupe pour vendre un produit, les groupes de Harley Davidson par exemple. A l’intérieur de ces groupes, on pratique une communication presque privée pour fédérer la communauté.

Des 4 P aux 4 E

Mc Carthy a proposé un regroupement des activités du marketing :

  • Le produit
  • Le prix
  • La promotion
  • La place

Aujourd’hui, le marketing a tendance à évoluer pour de nombreux domaines vers un 4 E :

  • L’Expérience : qui est déterminante dans le succès commercial de la marque
  • L’Echange : un produit en soi ne vaut rien. Le prix du modèle des 4P représente le prix de l’échange. Un produit aujourd’hui n’a aucun prix définit, il est le résultat d’une négociation, d’une opportunité, …
  • L’Evangélisation : l’exemple d’Apple est marquant, lorsque l’on observe des fans faire la queue depuis la veille pour être les premiers à acheter un nouveau téléphone et l’exposer dans leur communauté.
  • Everywhere : l’emplacement reste important, mais il est plus important d’être omniprésent et de livrer rapidement.

Les conseils de la fin : les 3 A

  1. L’aptitude. Quel est notre métier, qu’est-ce que l’on sait faire. Soyez votre propre artisant, définissez votre métier et faites le bien.
  2. L’attitude. Quelle est notre attitude envers ses employés, ses clients, ses fournisseurs ? Quelle est notre capacité à l’empathie avec des milieux qui ne sont pas toujours les plus naturels.
  3. L’altitude. L’altitude pour un patron est très important pour ne pas perdre le cap, mais aussi pour donner l’exemple et se sortir des besognes quotidiennes.

 

Le nom de votre entreprise

Dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp, nous voyons quelques conseils pour choisir le nom d’une entreprise. Cet article en fait une synthèse.

Choisir le nom de son entreprise est un acte marketing fondamental. Ce nom va être gardé pendant des décennies et pourra d’ailleurs le cas échéant prendre de la valeur avec le temps. Il est donc primordial de choisir un bon nom.

Principes fondamentaux

Aujourd’hui, la première étape est de regarder si le nom de domaine sur internet qui correspond au nom de l’entreprise est disponible sur internet, en .com, .fr, …

Un deuxième point important pour un nom est la sonorité. Il est donc important de le prononcer à haute voir, de l’essayer au près d’amis, de clients potentiels, …

Idéalement, un nom devrait être court. Quelques consonnes comme le R, le S et le K se font remarquer très facilement. Il en est de même pour le A et le O.

Si l’entreprise vise à être à l’international, est-ce que ce nom évoque quelque chose dans d’autres langues ? D’ailleurs, il est à noter que dans le monde dans lequel nous vivons, toute entreprise peut avoir une existence à l’international.

Eventuellement, pour bonifier la marque, ajouter un logo simple peut être intéressant. On imagine par exemple de suite la marque Nike par son logo.

Quelques conseils complémentaires

Une chose à éviter à tout prix est que l’on parle du nom avant de parler du produit ou du service. Il ne s’agit donc pas uniquement d’une question d’esthétique. Le nom doit être au service du produit et non l’inverse.

Le nom doit résonner à l’interne comme un choix avec lequel on se sent bien. Il doit s’agir d’un nom qui représente bien son entreprise dans le projet que l’on veut porter.

Deux grandes écoles existent pour choisir un nom :

  • Jouer sur les sonorités, comme Uber
  • Désigner par le nom l’activité de l’entreprise comme Air B’n’B

Dès les premiers jours de la création de l’entreprise, on communique. Toute entreprise est un média en soi, qui communique sur une multitude de plateformes : linkedin, twitter, …

Le nom représente un écran blanc sur lequel les gens vont vouloir projeter ce que le nom leur évoque.

La marque est quelque chose qui se construit. La marque naît d’une aptitude, une capacité à faire quelque chose. Elle naît également d’une attitude, notre position sur le marché, notre position, nos valeurs. Et c’est enfin une altitude, la marque doit être plus grand que soi, des gens doivent se reconnaître dans cette marque et être inspirés.

La segmentuition

Cet article s’intéresse à la segmentation du marché, en particulier sur la façon de procéder dans le cadre de la réalité des les entreprises innovantes. Le concept de segmentuition exposé ici proviennent du livre segmenter les marchés du futur de Paul Millier et prend part dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

Après une introduction à ce qu’est la segmentation, nous nous intéresserons à quelques grands principes de segmentation pour enfin arriver à une matrice de segmentation en suivant la méthode de la segmentuition.

Pourquoi est-ce que la segmentation a une importance aussi stratégique dans les projets d’innovation ?

La stratégie signifie deux choses :

  • Faire les choses qu’il faut : quoi faire, où aller. En d’autres termes, il s’agit de se fixer des objectifs
  • Faire les choses comme il faut : comment faire, qui le fait, avec quel budget. Il s’agit ici d’optimiser les moyens pour atteindre ses objectifs

Or, la majeure partie des enseignements des écoles de management tourne autour des moyens d’optimisation(comptabilité, finance, management, opérations, …). Les disciplines qui permettent de fixer les objectifs sont beaucoup moins abordées et tournent autour de l’entrepreneuriat, de la stratégie d’entreprise, et surtout le marketing avec la segmentation des marchés.

La segmentation des marchés permet de représenter les marchés en sachant où aller et quoi faire grâce au ciblage des segments les plus attractifs pour l’entreprise.

La segmentuition

La méthode de segmentuition est un mélange d’intuition (où aller et quoi faire) et de segmentation (rationaliser l’intuition).

L’objectif que l’on vise à atteindre via la segmentuition est établir une matrice de segmentation. Cette matrice est composées des applications pour les colonnes et des comportements des clients.

Les applications font références aux problèmes que les clients ont a  résoudre. Le comportement des clients consiste à établir comment ils vont réagir au problème (exemple, pour un problème de fuite, certains vont ignorer le problème, d’autres vont appeler le plombier, d’autres encore vont réparer eux mêmes la fuite. Aux carrefours non vides des applications et des comportements, on retrouve les segments des marchés.

Principes de la segmentuition

Trois principes sont importants en ce qui concerne la segmentuition

  • Utiliser des données de première main, c’est à dire coller à la réalité et observer le marché de la demande
  • Faire une typologie plutôt qu’une segmentation
  • S’appuyer sur l’intuition et la rationalité

L’idée de base est que les critères de segmentation ne peuvent venir que du terrain.

Exploitation vs. exploration

Dans un cadre d’exploitation, la logique de segmentation part du marché que l’on connaît déjà pour aller jusqu’au client.

Par contre, dans un cadre entrepreneurial, nous sommes dans un domaine d’exploration. Dans le cadre d’une exploration, il n’est pas possible de partir du marché puisque celui ci n’existe pas encore. Nous partons donc de la découverte des clients pour lesquels nous avons bâti l’innovation sans savoir précisément à qui on la destine. Les différentes étapes à suivre sont les suivantes :

  1. Découvrir les clients
  2. Rassembler les clients qui se ressemblent par une validation de l’offre que l’on a développée
  3. Reproduire l’opération sur un plus grand nombre de clients pour lesquels on établit une typographie
  4. Réunir ces différents types de clients, et définir un marché original et spécifique à l’entreprise
  5. Se replacer dans une logique d’exploitation

Le processus de segmentation

Le processus de segmentation débute par une observation attentive. A partir de cette observation et à l’aide de son intuition, il convient de former des « quasi-segments », c’est à dire des groupes de clients non encore clairement identifiés.

Vient ensuite la rationalisation des segments. Cette rationalisation suit un processus logique pour découvrir de critères de segmentation (qui sont potentiellement cachés) pour enfin combiner ces critères afin d’obtenir les segments du marché.

La dernière étape consiste à donner un nom à ces segments. Cette étape est très importante étant donné que nommer un segment revient à lui donner une existence et ainsi choisir une stratégie adaptée.

Une fois la segmentation établie, il est possible d’élaborer la technique marketing pour aborder le marché. En effet, le marketing offre des outils pour déterminer

  • à partir des applications, les offres à fournir aux clients pour satisfaire leurs besoins
  • à partir des comportements, les éléments non techniques attendus par les clients

 

Créer son marché

Aujourd’hui, nous initions une série d’articles sur le Marketing dans la création d’entreprise. Cet article s’intéresse en particulier à la création d’un nouveau marché et entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

L’étude de marché

Tout projet entrepreneurial nécessite une étude de marché. C’est du moins ce qui est généralement conseillé : aller interroger les futurs clients, faire des focus group, … Il s’agit hélas d’un mythe dans le sens où les clients sont en général irrationnels. Ce qu’ils avancent n’est pas ce qu’ils vont faire. Les pistes sur lesquels ils orientent le porteur de projet sont bien souvent des pistes vaines.

L’humain, de part sa nature irrationnelle et changeante, rend toute étude de marché au début d’un projet totalement ineffective. Le travail d’un entrepreneur est d’identifier les besoins des clients mieux que ceux-ci pourraient les exprimer.

Créer son marché

Jusqu’alors, nous avons identifié un besoin, envisagé une solution et confronté notre idée au terrain. L’étape suivante consiste à confronter la solution au marché via des prototypes, des échantillons, voire une micro-production.

Ces futurs clients vont créer notre marché. Nous ne sommes pas ici dans une approche qui consiste à évaluer quel pourcentage d’un marché nous pouvons créer, mais bien de créer notre propre marché.

Potentiel de marché à créer

On distingue 4 types de clients futurs :

  • Les accrocs qui constituent environ 5% et représentent les clients pour qui le besoin est présent de façon prépondérante. Il est vital pour eux de combler leur besoin. Ils constituent souvent les premiers clients, les évangélistes de notre solution,
  • Les enthousiastes qui constituent environ 15%, sont un peu moins accrocs que les premiers mais ressentent le besoin,
  • Les intéressés qui constituent environ 30%,
  • Les modérés qui constituent environ 50% du marché.

L’erreur fondamentale que beaucoup d’entrepreneurs commettent est de promouvoir le produit ou service au près de toutes ces personnes sans segmenter le marché. Il est beaucoup plus important de se concentrer sur les 20% les plus intéressés : les accrocs et les enthousiastes. Cela fait penser quelque part à la loi de pareto où 20% des clients génèrent 80% de notre chiffre d’affaire.

Il est important de bien cibler les accrocs et les enthousiastes car en plus d’être satisfaits par la solution, ils vont ensuite faire la propagande de notre produit ou service.

Stratégie Océan bleu – comment créer de nouveaux espaces stratégiques

Il est à ce stade inutile de regarder ce que la concurrence fait étant donné que chaque concurrent possède son propre marché, lorsque nous cherchons à créer notre propre marché. En effet, lorsque l’on démarre une entreprise et que l’on regarde ce que font les concurrents, cela revient à se positionner sur le même marché qu’eux.

Il vaut mieux se concentrer sur les clients et sur comment combler leur besoin plutôt qu’essayer de faire mieux que nos concurrents.

En identifiant clairement le besoin, cela permet de nous démarquer par rapport aux concurrents étant donné que notre marché est non conforme vis à vis de ceux des concurrents.

Il est par contre fort à prévoir que des concurrents se placent à terme sur notre marché en essayant de nous copier. L’attitude à avoir à ce moment est d’utiliser notre empathie du besoin pour ajuster la solution et y répondre encore mieux. Il est totalement inutile d’avoir peur d’être rattrapé lorsque l’on a un train d’avance.

Elements importants

Plusieurs éléments sont très importants à prendre en considération.

Le premier élément consiste à innover en permanence. Innover est aujourd’hui primordial. Il n’existe aucun produit qui résiste 20 ans à l’évolution du marché. Ne pas innover c’est sombrer.

Un second aspect très important est de laisser à l’utilisateur la possibilité de personnaliser le produit. Le fait que l’utilisateur puisse adapter notre solution à son besoin précis permet à d’augmenter le niveau de satisfaction à son niveau maximum.

La marque, le statut du produit peut aussi être primordial, comme par exemple pour les produits de luxe.

Un autre élément à prendre en compte est notre capacité à réduire les contraintes pour l’utilisateur. Par exemple, en Amérique du nord, il est possible de rapporter un produit qui ne nous convient pas sans que l’on nous pose de question. Les coûts et les risques pour l’utilisateur sont aussi un élément intéressant à aborder.

Le fait d’être nouveau sur un marché induit un risque très important pour le consommateur. En effet, le fait de rassurer le client sur le fait que l’on sera toujours là demain peut l’inciter à nous choisir aux dépend d’un concurrent.

L’accessibilité du produit est aussi très important. Plus l’utilisateur pourra accéder au produit facilement et plus on a de chances qu’il accepte de faire appel à nous.

L’ergonomie, la facilité d’utilisation du produit est aussi à prendre en compte car il peut être un élément différenciateur primordial.

Voir aussi

Business Model Canvas

Nous allons aborder aujourd’hui le Business Model Canvas tel qu’introduit par Alexander Osterwalder et Yves Pigneur. Nous allons en particulier en expliciter les dérives courantes à éviter. Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

Business Model Canvas

Business Model Canvas

Tout d’abord, on remarque aujourd’hui que le Business Model Canvas est utilisé comme un nouveau plan d’affaire. Le Business Model Canvas n’est pas destiné à être complété au préalable pour expliquer ce que l’on souhaite faire. En effet, il s’agit d’un outil qui est destiné à aider à expliciter ce qui a été fait et comment cela y entre.

Par ailleurs Yves Pigneur et Alexander Osterwalder précisent dans leurs deux livres (Business Model Generation et Value Proposition Design) la notion de clientelle et de proposition de valeur. Ces notions sont compatibles avec l’approche SynOpp qui s’intéresse au besoin ainsi qu’à la solution proposée.

Il est à noter enfin, qu’en ce qui concerne les différentes cases du Business Model Canvas, même s’il est nécessaire de répondre à un besoin, il n’est pas nécessaire de débuter par cette « case » pour monter son projet. Au contraire, toute autre case peut servir de point de départ, comme par exemple un partenaire clef, une relation particulière avec un client, …

Ainsi, le Business Model Canvas n’est pas un nouveau plan d’affaire simplifié, et il est nécessaire de savoir l’utiliser. En particulier il s’agit d’une visualisation de ce qui a été fait, et non une imagination du futur.

Les livres en question :

 

Acteurs clés du succès

La démarche entrepreneuriale nécessite de rassembler différents acteurs. Cet article liste les différents types d’acteurs qui peuvent intervenir ainsi que les étapes nécessaires au choix des parties prenantes du projet. Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

La mise en oeuvre d’un projet entrepreneurial prend place via un acteur principal : le porteur de projet. Celui ci agit comme un chef d’orchestre. Sa capacité à fédérer des ressources et des acteurs autour du projet est ce qui fait que le porteur sera un bon ou mauvais entrepreneur.

Types d’acteurs

Il est possible de catégoriser les parties prenantes suivant différents secteurs :

  • Les ressources qui constituent les acteurs liés à l’approvisionnement, aux fournisseurs
  • Les parties prenantes en aval du projet : l’accès au marché, les distributeurs, les client finals, clients fondateurs du projet, …
  • Les partenaires du projet, les conseillers du projet, les prescripteurs, …
  • La concurrence
  • Les financeurs du projet
  • L’environnement général, la situation économique, … vis à vis desquels l’entrepreneur doit s’adapter et s’arranger

Ces différents types d’acteurs vont devoir être mis en interaction par l’entrepreneur afin de construire un système cohérent.

Etapes du choix des acteurs

Le travail de mise en relation nécessite alors 4 étapes

  1. L’inventaire, qui consiste à identifier et classifier les différents partie prenantes du projet : quel fournisseur peut livrer quel type de produit ; pour un même type de produit, quel est l’avantage des différents fournisseurs, …
  2. Qualification. La seconde étape consiste à qualifier le lien qui pourra s’établir avec l’acteur. Est-ce que qu’un acteur sera pourra être l’un de nos fournisseurs, est-ce qu’il est plutôt cher, de qualité, … Concrètement, c’est établir ce que l’acteur apporte et ce qu’il coûte.
  3. Quantification du risque : si la partie prenante entre dans le projet, déterminer si l’effet sera positif ou négatif. Cette étape est extrêmement importante, d’autant plus au début, lorsque l’entreprise est très fragile. Quantifier le risque consiste à établir la constellation la plus favorable des acteurs qui pourraient participer au projet.
  4. Choix : la dernière étape consiste à faire un choix en fonction des éléments décris dans les approches précédentes et d’engager les parties prenantes.

L’approche relationnelle est donc primordiale dans une démarche entrepreneuriale. Ces étapes sont nécessaires à renforcer le projet (c’està dire accroître la probabilité de succès) et accélérer le lancement. Le lancement du projet est une période d’instabilité énorme pour laquelle, accélérer permet d’arriver au plus vite dans un état de stabilité et de rentabilité.

 

Tester, bonifier et ajuster sa solution

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à comment tester, bonifier et ajuster notre solution à un besoin. Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp

Une fois un besoin identifié et qu’une solution est imaginée, le moment est venu d’aller rencontrer un maximum de parties prenantes. Cette étape commence par la définition de nos concurrents directs et indirects, afin d’aller à leur rencontre.

L’approche SynOpp définit un concurrent non pas comme quelqu’un qui fait plus ou moins la même chose que nous, mais comme une personne qui comble le même méta-besoin. Cette étape consiste donc à identifier les différents acteurs qui comblent le même méta-besoin, mais surtout jusqu’à quel point ils le comblent. Cela peut amener à considérer des acteurs qui évoluent dans un domaine économique totalement différent du notre.

Une fois identifiés, il convient d’aller rencontrer ces concurrents afin d’échanger avec eux sur notre projet et sur comment nous pensons nous y prendre pour y répondre.

Aller à la rencontre des concurrents est important pour l’expérience terrain qu’ils ont pu accumuler. L’apprentissage qui en ressort est utile pour les raisons suivantes :

  • repérer si le méta-besoin que l’on a observé a été clairement identifié et compris
  • se rendre compte si ce concurrent est bel et bien un concurrent. S’ils abordent tous les éléments du méta-besoin ou non
  • gagner du temps et d’éviter certaines erreurs que eux pourraient avoir commises avant
  • remarquer le cas échéant certains éléments que nous aurions oublié du méta-besoin

Bien entendu, nos concurrents vont aussi chercher à en savoir plus sur notre projet. Il est alors possible d’expliquer comment nous allons répondre au besoin, mais sans pour autant aborder l’ensemble des éléments du méta-besoin.

Au delà des concurrents, il est possible aussi d’aller à la rencontre de distributeurs, de fournisseurs, d’anciens entrepreneurs qui ont fait faillite dans le domaine, des associations spécialisées, un banquier pour connaître les clients dans le secteur, …

Beaucoup d’autres choses peuvent être apprises de ces rencontres : le type de publicités pour rejoindre la clientèle, la gamme de prix acceptable pour aborder un besoin, les sources d’approvisionnement, type de mise en marché, structure financière des concurrents directs, le personnel requis, …

Créer son opportunité

Aujourd’hui nous allons aborder la façon de créer une opportunité une fois que le besoin est clairement identifié. Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

Quatre équations permettent de mettre en synthèse le besoin identifié et la façon dont notre proposition va permettre d’y répondre.

Première équation : S = B – C

S étant la satisfaction, B le besoin comblé et C les contraintes, les coûts, les sacrifices effectués par le client effectués pour combler son besoin.

Pour que la satisfaction soit plus importante, deux approches sont possibles :

  • Soit on augmente la façon dont le besoin est comblé,
  • Soit on diminue les contraintes que l’utilisateur ressentira.

Cette deuxième approche est souvent oubliée par les entrepreneurs malgré qu’elle soit, la plupart du temps, peu coûteuse.

Seconde équation : S = R – A

S étant la satisfaction, R le reçu, c’est à dire ce que l’utilisateur reçoit pour combler son besoin, et A ses attentes.

Par exemple, lorsque l’on nous fait l’éloge d’un restaurant, d’un film, …, notre attente est très grande. Mais cela peut diminuer la satisfaction vu que la valeur reçue n’évolue pas.

Il existe alors deux façons de travailler cette satisfaction :

  • Augmenter le reçu en livrant éventuellement une plus grande valeur
  • Ou ne pas laisser une attente trop importante dans la tête du client

On assiste souvent à des commerciaux et entreprises qui tentent de venter le produit au dela de sa valeur réelle. Les attentes du client deviennent alors très importantes, voire trop importantes pour être comblées.

Il est donc des fois intéressant de paraître un peu moins arrogant dans notre publicité. C’est ce qui arrive par exemple lorsque l’on tombe par hasard sur des restaurants qui ne payent pas de mine mais dont la valeur offerte dépasse largement notre attente.

Troisième équation : D = E/R

D représente la déception du client, E l’espérance/l’attente, et R la réalité reçue. Il s’agit ici de s’intéresser à la déception du client plutôt qu’à sa satisfaction.

En diminuant son espérance par rapport à la réalité, ou en augmentant la réalité perçue, le client en sera moins déçu.

Cette équation illustre l’importance d’écouter attentivement les retours de nos clients.

Quatrième équation : V = S/P

V correspond à la valeur perçue par le client, S la satisfaction, et P le prix global (prix, contraintes d’utilisation, …)

On entend souvent parler de rapport qualité prix. Or, cette notion n’illustre pas totalement ce qui se passe en réalité. En effet, seule la valeur perçue compte dans la satisfaction du client, et celle ci ne dépend pas seulement de la qualité du produit mais de bien d’autres facteurs.

En temps qu’entrepreneur, on va tenter d’avoir une valeur perçue la plus élevée possible. Pour ce faire :

  • Soit on augmente la satisfaction pour le même prix par rapport à un concurrent par exemple
  • Soit on réduit le prix pour le client

Lorsque l’on réduit le prix, on arrive rapidement à une guerre des prix, ce qui peut être très dommageable.

Travailler sur la satisfaction du client permet de gagner en liberté quant au prix. Cela nous ramène à l’identification du besoin, ce qui signifie combler la molécule complexe du besoin. Ainsi, si l’on cherche vraiment à créer de la valeur, il faut travailler sur cette satisfaction.