Principes financiers de base

Lors de la création d’entreprise, la question de l’argent revient très souvent. Cet article aborde cette question dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp.

On l’entend souvent, démarrer une entreprise demande beaucoup d’argent et n’est pas possible en partant de rien. Or, ce paradigme s’avère être un faux problème. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’argent abonde et il est possible d’en trouver assez aisément.

Le problème des plans d’affaires

Lorsque l’on établit un plan d’affaire, on a tendance à entasser les chiffres pour faire travailler l’argent pour que l’entreprise soit rentable aussi rapidement que possible. Cette pratique pousse finalement à dresser des besoins pour le démarrage d’une entreprise allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros.

De plus, l’expérience montre qu’avec un plan d’affaires seul, aussi rigoureux qu’il soit, aller voir un banquier privé sans autre garantie (caution, hypothèque, …) ne permet jamais d’obtenir un prêt.

Ainsi, démarrer sans argent nécessite de faire preuve de créativité, de sortir des sentiers battus, pour trouver le financement nécessaire.

Les trois types de plans d’affaires

Lorsque l’on observe les plans d’affaires, on en remarque souvent 3 versions : la version réaliste, la version pessimiste et la version optimiste.

La version pessimiste d’un projet n’est pas la version réaliste diminuée de 30% comme on l’observe souvent, mais il s’agit simplement de la faillite. Dans ce cas, l’attitude à avoir est d’envisager les portes de sorties, estimer comment minimiser les pertes et les dettes, évaluer ce qui peut être vendu comme le stock.
Ainsi, cette version pessimiste n’est utile que pour envisager les solutions possible si cela ne fonctionne pas.

La version optimiste fait référence en général à la version réaliste maximisée de 10%. On y retrouve souvent des profits faramineux. Or, la vrai version optimiste n’est autre que « the sky is the limit » où le pourcentage de réussite dépasse toute espérance : lorsque l’entreprise décolle d’une façon imprévisible. Les problèmes qui vont se proposer sont alors tout autres que financiers : trop grande croissance, où s’approvisionner, où trouver le personnel, …
Ce problème n’est certainement pas à aborder au démarrage de l’entreprise.

Il nous reste enfin la version réaliste, celle finalement à prendre en considération. Il s’agit de projections que l’on va faire de nos revenus, de nos dépenses, … Or, comme on a pu le voir plus tôt, la réalité vérifie la règle des 222 : ça coûte 2 fois plus cher, pour 2 fois moins de revenus et en 2 fois plus de temps. Il n’y a donc pas de réalisme possible. Pour exemple, on a en tête les prévisions du G20 où les gouvernements (pourtant économiquement stables étant donné qu’ils existent depuis des années) prévoient ce qu’il va se passer dans l’année à venir avec d’énormes erreurs. Comment un pays avec une économie stable depuis des années peut se tromper d’autant, et comment nous, porteurs de projets, pouvons faire des projections réalistes sur des années ?

Ce dont a besoin l’entrepreneur

En terme d’entrepreneuriat, ce qu’il est important pour nous, c’est de savoir de combien d’argent nous avons besoin pour démarrer notre entreprise. Il convient donc de se poser la question de quels chiffres regarder lorsque l’on démarre une entreprise.

L’histoire montre que 70% des projets démarrent avec moins de $1000, et 90% des entreprises démarrent avec moins de $10000. Au state du démarrage de l’entreprise, nous en sommes au niveau de la cellule souche de l’entreprise : tout démarre de là. Pour nourrir un fétus, ça ne demande pas énormément de nourriture (d’argent). Par contre, nourrir un adolescent nécessite beaucoup plus d’investissement. Ainsi, il est important de se rappeler que tout projet peut démarrer avec très peu.

Il n’est pas nécessaire d’avoir une usine pour produire comme il n’est pas nécessaire d’avoir de superbes bureaux pour se lancer dans le conseil. Des solutions existent pour par exemple vendre sans usine, c’est le cas notamment de la sous-traitance.

Comment procéder ?

Le point de départ au financement d’une entreprise est de se poser deux questions :

  • Est-ce que je peux minimiser mes investissements ?
  • Est-ce que je peux minimiser mes coûts fixes ?

Si l’on est capable de minimiser ces coûts fixes et investissements et qu’il ne reste que des coûts variables, il est possible de durer dans le temps beaucoup plus longtemps que l’on avait prévu. A l’inverse, si l’on a des coûts fixes très élevés, si l’on est obligé de faire de gros investissements, il y a fort à parier que la situation nous amène rapidement à la faillite.

Il est donc nécessaire d’être créatif et d’oser faire certains gestes pour minimiser ces coûts fixes et ces investissements.

Le point mort (break even point)

Le point mort illustre cette nécessité. Il s’agit de calculer sur 1 mois, 6 mois, 1 an, …  l’influence des coûts et gains sur le nombre de produits vendus. Deux éléments rentrent donc en compte les coûts fixes et les coûts variables.

Le nombre d’unités correspond aux coûts fixes divisé par le prix de vente unitaire auquel on aura soustrait les frais variables unitaires.

Ainsi, si l’on a aucun coût fixe, le point mort est à 0 et il est possible de perdurer éternellement. Etant donné que ce que les coûts sont liés à ce que l’on vend, si l’on ne vend rien, il ne réside aucun coût.

Ainsi, il apparaît donc nécessaire au début de l’entreprise de réfléchir à comment couper les coûts fixes au maximum.

Où trouver le peu d’argent dont on a besoin pour démarrer ?

La première chose à penser concerne l’épargne personnelle. Une personne qui veut garder son argent et ne pas le dépenser dans son projet a peu de chances de réussir. Cela montre un manque de confiance dans son projet et nuit à la crédibilité. Plus le pourcentage de son épargne que l’on est prêt à mettre est important, et plus nos interlocuteurs seront rassurés quant à la confiance que l’on a dans notre projet.

Le love money : les amis et la famille, ils sont les premières personnes vers qui se tourner ensuite.

Le crowdfounding : de nouveaux outils qui n’existaient pas il y a quelques années sont apparus et permettent de faire appel à des gens qui sont là pour nous aider à démarrer. Avec quelques amis sur les réseaux sociaux, on peut avoir rapidement un petit buzz et qui permettra de générer une somme suffisante pour démarrer.

S’associer : permet de multiplier l’épargne personnelle et le love money. Par ailleurs, s’associer permet d’apporter de nouvelles idées, de nouveaux savoir-faire.

Les subventions : il existe aujourd’hui beaucoup d’organismes pour aider les porteurs de projets à se lancer.

Les bourses et concours : participer à un concours permet souvent de décrocher des fonds pour démarrer dans son entreprise.

Les fournisseurs, les clients : il est possible de demander aux clients de faire un payement d’avance, ou encore de demander aux fournisseurs de nous aider en échange de la signature d’un contrat d’exclusivité.

Les anges financiers (business angels) : ces personnes qui ont de l’argent qui vont apporter leur argent et leurs contacts pour aider la nouvelle entreprise.

Le capital risque permet aussi de lever de l’argent.

Enfin, les banques permettent d’emprunter de l’argent. Par ailleurs, en les abordant en dernier, cela permet de gagner en crédibilité et apporter des garanties sur notre confiance en nous pour démarrer l’entreprise.

 

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