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Modèle de Kano adapté à l’approche SynOpp

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à comment utiliser le modèle de Kano dans une démarche entrepreneuriale, et en particulier dans l’approche SynOpp.

 

Kano est un japonais qui s’intéressait en particulier à la qualité. L’approche SynOpp a recyclé sa démarche pour la transposer dans le domaine de l’entrepreneuriat.

Une fois la molécule du métabesoin définie, la solution que l’on va proposer va combler chacun des besoins précis de ce métabesoin dans les proportions que l’on aura défini.

Le modèle de Kano

Le modèle de Kano

Le modèle de Kano se présente sur deux axes :

  • L’axe des ordonnées s’intéresse à la satisfaction et non satisfaction de l’utilisateur
  • L’autre axe des abscisses s’intéresse à la résolution ou non du besoin, à son aspect fonctionnel

Il est alors possible de définir 5 courbes sur ce graphique pour permettre de vérifier si notre solution va combler le besoin du client.

  • La première courbe s’intéresse aux besoins de base, implicites. Par exemple, la fonction de communication dans le cadre d’un téléphone portable. Cette courbe se trouve en dessous des ordonnées puisque ces besoins sont tellement évidents qu’il est obligatoire d’y répondre. Ces besoins n’améliorent pas la satisfaction de l’utilisateur. Par contre, s’ils sont mal adressés, la non réponse à ces besoins peut détériorer énormément la satisfaction de l’utilisateur.
  • La seconde courbe est proportionnelle entre la satisfaction de l’utilisateur et la réponse aux besoins. Il s’agit de l’aspect compétitif, des avantages concurrentiels, … On aborde ici souvent les points techniques, le service, …
  • La troisième ligne, probablement la plus importante mais très souvent oubliée concerne les besoins qui permettront d’attirer le client. Le petit plus de la solution, le 110%. Il s’agit de satisfaire le client un petit peu plus l’utilisateur que ce qu’il pensait être satisfait. Même si ce n’est pas un aspect fonctionnel d’un besoin, même si ce n’est pas d’une grande utilité, ça joue souvent en faveur de la satisfaction client. Ca peut être un cadeau comme un chocolat, une écoute particulière, … Cet aspect est très créatif.
  • La quatrième ligne répond aux contraintes. Plus les contraintes ont un impact fonctionnel et plus l’utilisateur sera insatisfait. Ici peuvent entrer les places de parking, les temps d’attente, …
  • La dernière ligne correspond aux fonctionnalités auquel l’utilisateur est indifférent. Ces fonctionnalités peuvent permettre de faire des économies de coût que l’on pourra mettre sur notre ligne verte des 110%.

Le modèle de Kano permet donc de mettre en lumière les points qui peuvent conduire à une amélioration significative de la satisfaction cliente en fonction des fonctionnalités à développer.

Métabesoin et molécule du besoin

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à la première étape de définition du besoin, à savoir, la définition du métabesoin.

La première étape de l’identification du besoin est de raffiner cette intuition du besoin, de l’améliorer. Pour définir ce besoin, nous allons utiliser la notion de métabesoin.

Identification des éléments du métabesoin

Les besoins extrêmement complexes peuvent s’apparenter à des molécules. Le porteur de projet va se démarquer par sa définition de ce métabesoin, de tous les éléments de cette molécule. Par exemple, un gâteau est un amalgame de différents composants. Une fois ces différents éléments assemblés et préparés, une certaine chimie opère jusqu’à faire un gâteau où les différents composants ne sont pas reconnaissables de façon séparés.

Lorsque l’on définit un métabesoin, il est alors nécessaire de repérer les différents éléments qui le composent. Par exemple, l’achat d’une voiture fait intervenir les différents éléments de la voiture, l’environnement, l’aspect esthétique, …

Ordonner les besoins du métabesoin

D’une personne à l’autre, les différents besoins du métabesoin n’ont pas la même importance. Il convient donc d’ordonnancer les différents besoins en fonction de l’importance que notre cible de clients leur accorde.

Cette étape fait surtout appel à l’intuition du porteur de projet car il peut être difficile de définir l’importance des besoins des clients.

Coefficient de « comment combler »

Il intervient alors une mesure de niveau de satisfaction que l’on vise pour un besoin en particulier. Par exemple, pour une voiture, l’aspect financier peut être très important, disons 8/10 alors que l’aspect esthétique le serait moins, disons 6/10.

On définit donc l’ordre dans lequel on cherche à satisfaire les besoins, mais aussi à quel niveau on va chercher à les combler.

L’ordre des besoins est un aspect qualitatif lorsque le coefficient est un aspect qualitatif.

Matrice de Max-Neef

Identifier les besoins peut être difficile, la matrice de Max-Neef permet d’identifier les besoins de base que tout être humain a.

Besoins Max Neef

 

La matrice illustre 4 éléments de base :

  • Etre
  • Posséder
  • Faire, être dans l’action
  • interagir

Ces 4 éléments de base sont associés en concordance avec 9 besoins

  • Subsistance
  • Protection
  • Affectif
  • Compréhension
  • Participation
  • Loisirs
  • Créativité
  • Identité
  • Liberté

Cette matrice permet de découvrir des besoins qui peuvent passer inaperçus au préalable.

Définition des besoins

Afin de définir ces sous besoins, voici une méthode simple. Il s’agit de se poser ces questions à chaque fois que l’on identifie un sous besoin du métabesoin : pourquoi ?

Pourquoi est-ce que l’on pourrait vouloir satisfaire ce besoin. Par exemple, aller au restaurant peut être plus que le simple besoin d’aller au restaurant. Il peut s’agir finalement du besoin d’avoir un moment intime avec son conjoint. Pourquoi est-ce que l’on peut avoir besoin d’un moment intime ? Parce que pendant la semaine, on n’a pas le temps de se voir, besoin de se retrouver. Pourquoi est-ce que l’on a une vie stressante, …

En raffinant ainsi le besoin, on peut remarquer qu’il existe plusieurs façons de le solutionner. Ainsi, le fait d’aller au restaurant n’est peut être pas le simple besoin d’aller au restaurant, mais il y a peut être d’autres solutions qui s’appliquent à ce besoin et qui seront peut être plus efficaces.

Il peut arriver dans certains projets, que l’on ait à répondre à plusieurs métabesoins pour que le projet puisse exister. Par exemple, une entreprise qui fournit des machines à bonbons va avoir à combler le métabesoin des clients qui cherchent des bonbons, mais aussi celui du commerçant pour qu’il accepte d’utiliser la machine.

Il peut aussi arriver que certains métabesoins soient contradictoires. Combler l’un des besoins rende plus difficile la résolution d’un autre besoin.

Il n’est d’ailleurs pas toujours possible de combler tous les aspects du métabesoin.

Un porteur de projet trouve sa force dans sa capacité à être empathique avec les clients et hiérarchiser les métabesoins en fonction de leurs attentes.

 

L’identification du besoin

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à l’identification du besoin.

Souvent, on entend dire que l’entrepreneur crée des besoins. Or, le besoin est bien présent, il est peut être lattent ou encore non identifié, mais il est bien là.

Cette vidéo illustre le fait que l’on ne crée pas un besoin, mais que l’on se contente d’y répondre.

On comprend ainsi avec cette vidéo que les besoins d’aujourd’hui sont beaucoup plus complexes par rapport à ceux que l’on avait il y a plusieurs centaines d’années.

En effet, une fois qu’un besoin est comblé, on va avoir tendance à chercher une forme de nouveau besoin qui va venir complexifier le besoin de base. C’est cette complexité que les porteurs de projets vont aborder pour combler les besoins des utilisateurs.

On est ainsi dans une perpétuelle quête pour combler les besoins. C’est ce qui permet de stimuler les clients et de hiérarchiser ces besoins.

Prédictions, incertitudes et inconnu

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à la différence entre les prédictions et les incertitudes, ou comment gérer l’inconnu dans une démarche entrepreneuriale.

Entreprendre, ce n’est pas chercher des certitudes, mais c’est plutôt apprivoiser des incertitudes.

Un entrepreneur devrait maîtriser 3 éléments

  • Connaître ce qui peut arriver
  • Les incertitudes
  • L’inconnu

Connaître ce qui peut arriver

C’est ce que l’on définit comme des prédictions. Il s’agit de se renseigner sur les choses qui pourraient arriver. Cela permet de se prémunir sur ce qui pourrait arriver.

Il s’agit par exemple des périodes de sécheresses que les agricultures remarquent tous les 4/5 ans.

L’objectif est de se préparer au mieux à cette éventualité au cas où elle se produirait

L’incertitude

Il s’agit ici de faits qui pourraient arriver mais qui sont tellement rares que cela serait contre productif de s’en prémunir.

Par exemple : une météorite qui tomberait sur une maison.

Cette aptitude est d’être capable d’apprivoiser cette incertitude et vivre avec. C’est être prêt à vivre dans l’inconnu.

L’inconnu

Est-ce que tout nous est inconnu ? Certaines choses peuvent être des incertitudes pour certains alors que d’autres les considéreraient comme de l’inconnu.

Il s’agit simplement d’ignorer un problème possible.

Il existe des méthodes pour permettre de transformer l’inconnu en incertitude et l’incertitude en prévisions, mais il faut garder à l’esprit que certaines choses inconnues peuvent encore se passer

 

La sensibilité à la perte

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à la sensibilité à la perte.

Risque

Depuis quelques années, l’entrepreneuriat est associé au risque. Or, il n’en est rien, mais cela ternit l’image de l’entrepreneuriat.

Le mot risque est un terme d’assurance. Dans le cadre d’une démarche entrepreneuriale, l’entrepreneur fait preuve d’une sensibilité à la perte.

Si un projet était à risque, il y aurait une unité de mesure qui permettrait de mesurer le risque de ce projet. Un projet à 0% de risque serait sûr de réussir et tout le monde se lancerait dedans. Un projet à 100% de risque cependant n’a aucune chance de réussir et personne n’irait. Or, les entrepreneurs vivent en permanence des situation où leurs proches, leurs amis, leur entourage tentent de les décourager avec des arguments comme quoi le projet est voué à l’échec. Et pourtant, les entrepreneurs, face à ces découragements, finissent par réussir.

Sensibilité à la perte

Un projet en soir, n’est pas plus ou moins risqué, mais c’est comment l’entrepreneur percevra subjectivement la possibilité de réussir.

L’entrepreneur est en général un peu moins sensible que d’autres personnes. Cela va lui donner l’avantage de faire plus souvent les choses, de façon potentiellement plus provocante, avec plus d’intensité qu’une personne beaucoup plus sensible ne ferait pas.

La sensibilité à la perte est une notion subjective entre ce que l’on peut perdre par rapport à ce que l’on peut gagner. Il est possible de perdre 6 types de choses :

  • Perte financière
  • Perte de temps
  • Perte de santé
  • Perte de relation familiale
  • Perte de réputation
  • L’estime de soi

Perte financière

Ce que l’on peut perdre monétairement : un manque à gagner, l’investissement mis, le salaire lorsque l’on quitte un emploi, …

Perte de temps

Dans un projet entrepreneurial, quel est le temps que l’on est prêt à perdre : 1 an, deux ans pour réussir, …

Perte de santé

Est-ce qu’en démarrant le projet, je suis prêt à perdre en santé : santé physique, stress, psychologie, burn-out, …

Perte de relation familiale

Jusqu’où suis-je prêt à aller dans le temps que je ne pourrai pas passer avec ma famille : déplacements le weekend, longues heures, …

Attention, en entrepreneuriat, il n’existe pas d’équilibre entre travail et famille. A un moment, il faudra choisir entre la famille et le business. Il y a un choix à faire qui aura des incidences sur le développement de l’entreprise.

Perte de réputation

Il s’agit du regard des autres sur un éventuel échec. Cet aspect peut limiter l’entrepreneuriat pour jouer plus sécuritaire.

L’estime de soi

Le matin lorsque l’on se regarde dans le miroir, comment est-ce que l’on va s’en sortir.

Ces 6 éléments s’additionnent et doivent être mûrement réfléchis avant le lancement car ils vont influencer sa façon de démarrer. Avec le temps, ces degrés de sensibilité vont évoluer.

L’entrepreneur idéal serait de partir sans rien avoir à perdre et se lancer dans un projet pour tout oser.

Si l’on dépasse notre degré de sensibilité, on risque de se retrouver à avoir peur de se relancer dans l’entrepreneuriat. Il est cependant intéressant d’aller un tout petit peu au dessus de sa sensibilité. En effet, on a souvent tendance à anticiper l’échec de façon trop importante et la vérité est beaucoup moins importante. En cas d’échec, l’entrepreneur saura ce que c’est de perdre et pourra repartir plus facilement. D’ailleurs, les études montrent qu’une personne qui a échoué dans les limites de sa sensibilité, aura tendance à se relancer beaucoup plus vite.

Cette notion de sensibilité est à la base de comment et à quelle vitesse le projet va démarrer.

Sérendipité

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et s’intéresse à la sérendipité dans le cadre de l’entrepreneuriat.

Qu’est-ce que la sérendipité ?

La sérendipité est la capacité à chercher quelque chose en trouvant autre chose. Il s’agit de profiter de situations inattendues et hasardeuses et les transformer en situation intéressante, en innovation, en opportunité d’affaire/d’entreprise.

Quelle est la relation entre la chance et la sérendipité ?

La relation entre la chance et la sérendipité est la situation hasardeuse dans laquelle on n’a pas cherché à se mettre. La chance fait référence à ce côté fortuit de la sérendipité.

Cependant la chance seule ne suffit pas, il est nécessaire d’interpréter la situation de façon avantageuse.

Pourquoi est-ce que la sérendipité est importante dans une démarche entrepreneuriale ?

La sérendipité est importante dans le démarrage de l’entreprise parce qu’elle ouvre l’esprit. Elle offre aux entrepreneurs d’explorer des pistes qui n’avaient pas été identifiées au démarrage. Elle pousse à sortir des sentiers battus pour découvrir autre chose comme des sujets, des thématiques, des personnes, …

Est-ce qu’on peut stimuler, voire provoquer cette sérendipité ?

Est-ce que l’on peut provoquer la chance en somme ? Comme le disait pasteur : la chance ne sourit qu’aux esprit bien préparés. Il est possible de la provoquer en se préparant à des situation où l’on cherche à interpréter différemment les choses.

Pour provoquer la sérendipité, il faut aller s’ouvrir à de nouvelles informations, il faut s’ouvrir aux autres et développer sa vigilance entrepreneuriale. La vigilance entrepreneuriale est la capacité à découvrir des opportunités d’affaire sans recherche. Il s’agit de rester ouvert aux signaux de la vie de tous les jours pour trouver une nouvelle idée, une nouvelle interprétation face à ce signal.

Provoquer la sérendipité, c’est donc avant tout :

  • Se mettre dans une situation de vigilance entrepreneuriale
  • Observer le monde qui nous entoure
  • S’informer sur tous les domaines, même ceux qui ne nous intéressent pas
  • C’est sortir de sa zone de confort et être curieux.

Quelques exemples de l’utilité et la mise en application de cette sérendipité ?

Cette sérendipité est très illustrée par le domaine scientifique où des recherches ont menées à des conclusions totalement autres que celles que l’on avait prévues initialement.

On connaît cependant d’autres histoires comme le Coca Cola, qui est apparu lorsque deux scientifiques cherchaient une formule pour un médicament.

Le four a micro-ondes est aussi une illustration où le scientifique qui l’a découvert avait dans sa poche une tablette de chocolat. En passant devant son laboratoire, il a mis sa main dans sa poche et il avait découvert que sa tablette avait fondu. Cette situation lui a permis de se poser la question de pourquoi la barre de chocolat avait fondu dans son costume, sans que ce dernier ne soit détérioré. Sa conclusion : il y avait certainement une source de chaleur qui chauffait une matière tout en gardant une autre matière intact.

 

Approche SynOpp

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et présente l’approche SynOpp, dédiée au démarrage de l’entreprise.

L’approche SynOpp a été créé en 2006. « Syn » signifie avec en grec, et Opp vient d’opportunité. Cette approche est basée à partir de l’étude de 500 entrepreneurs, sur la façon dont ils avaient démarré leur entreprise.

SynOpp remet en cause un certain nombre de paradigmes sur l’entrepreneuriat et se base avant tout sur un état d’esprit d’entreprendre.

L’intuition du besoin

Selon l’approche, une démarche entrepreneuriale devrait démarrer de l’intuition d’un besoin pour arriver à une opportunité. Souvent, certains partent d’une idée qu’ils mettent en pratique. Dans de rares cas, cette idée correspond effectivement à un besoin. SynOpp part du pourquoi nous voulons faire quelque chose plutôt que partir de ce que nous voulons faire pour arriver ensuite à trouver un besoin.

L’objectif de l’approche SynOpp est de partir de cette intuition d’un besoin pour bâtir une opportunité qui nous sera propre. Il ne s’agit pas de trouver des opportunités mais plutôt d’identifier des besoins pour arriver à une opportunité.

Premier fondement : l’aspect holistique de la démarche

L’aspect holistique de la démarche est un tout fondé à partir de trois éléments.

Le premier élément correspond à l’entrepreneur. Qui est-il, quelle est sa personnalité, ses valeurs, son réseau de contacts, sa formation, son réseau de contacts, ses ressources disponibles, sa façon de percevoir l’environnement.

Le second élément correspond à l’environnement dans lequel le projet va voir le jour : dans quel pays, dans quelle situation économique, à quelle époque, …

Le troisième élément correspond au projet en lui même : l’identification du besoin, la solution apportée, la façon dont l’entreprise va se développer…

Ces trois éléments doivent être en adéquation pour réussir son démarrage d’entreprise.

Second fondement : l’aspect heuristique de la démarche

Ce fondement se base sur la découverte. Entreprendre c’est partir à l’aventure. Il faut être prêt à s’adapter, à modifier ses objectifs, à improviser, à passer à l’action sans trop réfléchir.

L’aspect heuristique de SynOpp se base sur trois éléments :

  • l’action
  • la décision
  • la réflexion

L’ordre n’est pas figé. Entreprendre nécessite parfois de passer à l’action avant de réfléchir. Il s’agit d’une boucle itérative qui nécessite de passer d’une étape à l’autre sans ordre pré-défini, ni obligation de passer via une étape, comme la réflexion.

Troisème fondement : l’aspect itératif

L’approche SynOpp nécessite des fois de reprendre les choses, de faire marche arrière, de recommencer, d’apprendre de ses erreurs, …

Le porteur de projet doit avoir une certaine résilience, une certaine humilité quand à la nécessité de faire des erreurs, d’apprendre de ses erreurs, d’avoir perdu son temps, son argent, et d’être obligé de repartir à 0.

Quatrième fondement : l’aspect synchronicité

La synchronicité est le faite de donner un sens à des événements qui n’ont pas de cause entre eux.

Ce quatrième fondement se base sur la capacité de l’entrepreneur à donner une finalité à des événements fortuits comme des rencontres, des découvertes, des connaissances.

La créativité est le moteur de cette synchronicité.

 

Une fois ces fondements établis, l’approche SynOpp propose 7 étapes afin de passer de l’intuition du besoin à l’opportunité.

Première étape : l’identification du besoin

Cette étape consiste à peaufiner ce besoin que l’on a eu comme intuition. Il s’agit d’élaborer l’identification de ce besoin.

Cette étape est cruciale et est très importante étant donné qu’elle prend place dans les fondations du projet.

Cette identification pourra évoluer avec le temps au même titre que les besoins, mais il est nécessaire de partir avec cet état d’esprit de bien comprendre le besoin.

Seconde étape : solution préférentielle.

Cette étape consiste à élaborer une solution adaptée à notre identification du besoin.

Une fois identifié le besoin, l’élaboration d’une solution nécessite simplement de définir quelles sont les manques à la résolution de ce besoin.

Troisième étape : avantages prépondérants

Une fois que l’on a identifié le besoin et que l’on a une idée de la solution à apporter, il est ensuite nécessaire d’aller sur le terrain pour valider cette identification et connaître les règles du jeu du milieu : contraintes légales, contraintes physiques, …

A cette étape, la compréhension en profondeur du besoin permet de mettre en avant un certain nombre d’avantages à développer par rapport aux concurrents.

Quatrième étape : test sur les accrocs

Cette étape consiste à chercher nos clients les plus intéressants. Ces clients ont vraiment le besoin prononcé.

Cinquième étape : degré d’engagement

Cette étape consiste à matérialiser notre sensibilité à la perte. Qu’est-ce que nous sommes prêts à perdre par rapport à ce que l’on peut gagner.

Sixième étape : l’amorçage du projet

L’amorçage du projet consiste à développer des prototypes, à lancer éventuellement une mini-production. Pendant l’amorçage, on va offrir ces échantillons aux accrocs que l’on a pu repérer.  Ici, on teste, on prend éventuellement les premières commandes, …

Cette étape est fondamentale car elle permet de vérifier si notre identification du besoin, d’ajuster notre solution, si nos avantages sont bien identifiés, …

Septième étape : le déploiement

Cette étape consiste à développer son entreprise, de passer à une vitesse supérieure.

Il peut arriver qu’à cette étape, il faille revoir des aspects du besoin.

Le déploiement n’est pas traité dans ce MOOC.

 

 

Principes de l’effectuation

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et présente les principes de l’effectuation.

L’effectuation est une série de cinq principes qui ont pu être observés chez la plupart des entrepreneurs à succès :

  • Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras
  • La perte acceptable
  • Le patchwork fou
  • La limonade
  • Le pilote dans l’avion

Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras

On a souvent comme vision de l’entrepreneur quelqu’un qui se fixe un plan, une vision et qui va ensuite chercher les ressources pour atteindre cet objectif.

Dans l’entrepreneuriat, l’entrepreneur a plutôt tendance à regarder ses ressources disponibles et cherche à savoir ce qu’il peut en faire. Souvent, les entrepreneurs démarrent avec peu de ressources. Trois d’entre elles sont fondamentales :

  • L’identité, la personnalité de l’entrepreneur, la créativité
  • Les connaissances : que ce soit un diplôme ou ses savoir faire ou toute autre connaissance
  • Le réseau : les personnes que l’on connaît ou que l’on est amené à connaître et sur qui l’on peut s’appuyer

De façon générale, l’entrepreneur s’appuie sur ses ressources pour déterminer ce qu’il va pouvoir faire.

La perte acceptable

On considère souvent l’entrepreneur comme quelqu’un qui considère ce qu’il peut gagner avant de se lancer dans un projet. Or, lorsqu’il fonctionne dans l’incertitude, l’entrepreneur est incapable de savoir si son produit va se vendre, en quelle quantité et à quel prix.

Ainsi, un entrepreneur a plutôt tendance à regarder ce qu’il est prêt à perdre, sans vraiment savoir ce qu’il pourra gagner. Procéder ainsi offre une notion de contrôle à l’entrepreneur qui sait ainsi ce qu’il peut perdre au maximum.

Le patchwork fou

Le patchwork fou est la tendance qu’a un entrepreneur à fédérer autour de lui un nombre croissant de parti prenantes. Plutôt qu’essayer d’imposer son idée, l’entrepreneur va chercher à adapter son idée aux désirs des personnes qu’il rencontre, en échange d’un engagement de ceux-ci.

L’entrepreneur va donc chercher à enrichir idée au fur et à mesure des parti prenantes qui intègrent le projet.

La limodane

Plutôt que chercher à dépenser des ressources à anticiper ce qui pourrait arriver dans le projet, l’entrepreneur adopte une attitude plus pragmatique où il cherchera à s’adapter en fonction des surprises pour tirer parti.

Tout projet rencontre son lot de surprises. L’entrepreneur va donc chercher à en tirer parti.

Le pilote dans l’avion

L’entrepreneur n’est pas quelqu’un qui découvre l’avenir, mais qui le construit. L’effectuation part du principe qu’il n’y a aucune tendance inévitable, aucun marché définitivement mature. En effet, une étude de marché n’illustre qu’un marché est mature que lorsque personne n’a été à cherché à le chambouler.

Le rôle de l’entrepreneur est justement de perturber ce marché et de le faire évoluer, ou de le « disrupter ». Le rôle de l’entrepreneur est de construire l’avenir et non de le découvrir.

 

De façon générale, la vision de l’effectuation sur l’entrepreneuriat est que l’on ne démarre pas avec une grande idée, mais avec des moyens qui sont potentiellement modestes. A partir de là, l’entrepreneur va commencer à imaginer des choses possibles par construction afin de provoquer un effet boule de neige pour son projet. Ainsi, tout le monde peut être entrepreneur, de bien des façons différentes.

Mythes et entrepreneuriat

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et présente les mythes relatifs à l’entrepreneuriat.

 

L’entrepreneuriat attire un certain nombre de mythes qui ne correspondent pas à ce qu’il est. Cet article s’intéresse à 6 d’entre eux :

  • Il faut une grande idée pour commencer
  • L’entrepreneuriat c’est risqué
  • L’entrepreneur prédit l’avenir
  • L’entrepreneur super héros
  • L’entrepreneur, héros solitaire
  • Il faut aller très vite

Il faut une grande idée pour commencer

Il faut une grande idée pour partir en entrepreneuriat et la concrétiser au moyen d’un business plan qui sera ensuite mis en exécution.

Or, lorsque l’on regarde comment sont nées un certain nombre des plus grandes entreprises, il est rares qu’elles aient démarré avec une grande idée. Un certain nombre ont même démarré sans aucune idée. Par exemple, Ikea n’a pas démarré sur le concept pour lequel on les connaît aujourd’hui, Wallmart (inventeur du super marché) a commencé par un simple magasin, …

Ce qui se passe en général, c’est que l’entrepreneuriat démarre sans idées, mais elle émerge au fil du temps, à l’issue d’un certain processus entrepreneurial.

L’entrepreneuriat c’est risqué

L’entrepreneur est souvent vu comme quelqu’un qui recherche le risque. Or, en réalité, bien que l’entrepreneuriat soit effectivement une activité risquée (comme toute activité humaine), l’entrepreneur cherche à contrôler le risque qu’à en prendre.

L’entrepreneur prédit l’avenir

On a souvent l’idée que l’entrepreneur réussit lorsqu’il est capable de prédire l’avenir. Or, l’entrepreneur ne prédit pas plus l’avenir que quelqu’un d’autre, il se contente de construire l’avenir à sa mesure, en travaillant quotidiennement à le changer à son avantage.

L’entrepreneur super héros

L’entrepreneur est souvent illustré comme un super héros, à l’image de Richard Branson, Bill Gates ou encore Steeve Jobs. On voit souvent l’entrepreneur comme étant charismatique, capable de lever des fonds, …

Ces entrepreneurs exceptionnels ne sont pas représentatifs de l’entrepreneur « normal ». Lorsque l’on s’intéresse aux entrepreneurs en général, on trouve des gens de nature très différente, de toute intelligence, des hommes comme des femmes, de toute origine.

L’entrepreneuriat est une activité qui peut être pratiquée par tout le monde, avec ses qualités comme ses défauts.

L’entrepreneur, le héros solitaire

On entend souvent parler de Henry Ford James Cousin, son associé. On oublie souvent que ces entrepreneurs, quelque soient leurs talents, n’auraient jamais pu réussir s’ils avaient été tout seul.

Bien qu’il soit possible de démarrer tout seul, on ne le reste jamais très longtemps.

L’entrepreneur doit savoir être un leader pour se faire accompagner et motiver les personnes qui l’accompagnent. L’entrepreneuriat est un partage où il est nécessaire de partager, de former, d’expliquer sa vision, où l’on va pour que l’on puisse être suivi.

Il faut aller très vite

Un mythe véhiculé par ce qui peut se passer dans le monde High Tech : il faut aller très vite, il faut très vite aller au marché, il faut très vite passer à l’échelle. Or, lorsque l’on observe les grandes réussites du passé, on remarque qu’il est des fois nécessaire d’attendre un certain temps, travailler les prémisses du marché.

Il est des fois important de bien comprendre ce concept et ne pas conclure trop vite qu’un projet est un échec, mais qu’il faut le laisser mûrir, laisser les choses cristalliser.

 

Ces mythes sont importants parce qu’ils faussent souvent notre vision de l’entrepreneuriat et l’empêchent de se dérouler comme il devrait se faire. Il est donc nécessaire de comprendre ce qu’est l’entrepreneuriat pour se lancer dans les meilleures conditions.

Business plan et démarrage d’entreprise

Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp et présente le business plan ou business model.

Sommairement, le business plan est un dogme duquel il fait sortir. En effet, un business plan dans le cadre d’un démarrage d’entreprise est anti-entrepreneurial. D’ailleurs, 95% des démarrages d’entreprise se font sans business plan.

Histoire du business plan

Les plans d’affaire sont apparus dans les années 70.

Après la guerre, la demande était telle qu’il suffisait de lancer un produit quelconque sur le marché pour se lancer en affaires. En 1973, lors de la première crise du pétrole, les échecs d’entreprise augmentent considérablement en moyenne.

En parallèle, mi-70 voit la naissance de l’informatique et des premiers projets associés. La discipline est alors considérée comme très ésotérique. Les banquiers et financiers n’arrivent pas à se projeter dans l’intangibilité d’un programme, dans ces projets virtuels.
Ils demandent alors aux porteurs de projets de matérialiser leurs idées pour les rendre plus palpables. C’est ainsi que naissent les business plan appliqués aux démarrages d’entreprise.

Les plans d’affaires sont créés à l’image des plans d’affaires pour les grandes entreprises, qui consistent à proposer une vision à 5 ans de l’évolution du projet. En remontant un peu plus loin, cette pratique provient de l’union soviétique qui planifiait dans des plans étatiques à 5 ans le déroulement des affaires d’état.